Première voie Lactée

L’idée des photos de voie lactée me viens au fur à mesure que le printemps approche. Les beaux jours vont arriver, il est plus propice de sortir la nuit pour prendre les étoiles qu’en plein hiver, surtout en altitude. Nous sommes en avril, c’est la que tout commence.

Il y a des paysages, des ambiances, des couleurs de saisons que tout le monde peut voir de ses yeux, mais la voie lactée en haute montagne est un spectacle.

Nous sommes en avril à Chamonix au départ des télécabines des Grands Montets. Je monte avec un ami qui me compte une histoire qui commence dans la première cabine et se termine à l’arrivée de la deuxième cabine au top des Grands Montets. C’est une histoire fantastique en rapport avec le refuge, une soucoupe volante et le rêve d’un petit garçon. Ecouter cette histoire au fil de la montée est passionnant, alors j’écoute avec attention car j’ai envie de connaitre cette histoire.

Nous arrivons au top et mettons les skis pour rejoindre le refuge d’Argentière où nous serons accueillis et agréablement reçus par deux gardiens en or, Fred et Béa. Je peux souffler et me déconnecter, je crois que l’environnement et les histoires qu’ils nous racontent à table me captivent tellement que je ne peux qu’écouter. Après manger tous les alpinistes vont rapidement se coucher pour leurs courses autour du bassin d’Argentière, nous veillerons un peu et je profiterai de quelques instants pour m’asseoir dehors et prendre quelques photos du coucher de soleil sur les arrêtes alentours. Je me couche ensuite en pensant à mon réveil nocturne, pour photographier la voir lactée…

Il est 3h du matin au refuge d’Argentière, l’heure de sortir du lit pour aller prendre en photo la voie lactée. A vrai dire je ne l’ai jamais vraiment vue, mais cette nuit les conditions de Lune et de couverture nuageuse sont optimales. Je me lève à pas de loup pour m’habiller chaudement et rejoindre le réfectoire en bas. Tout le monde dors encore.

A l’extérieur du refuge il fait nuit noir, le ciel est d’un noir profond mais lorsque je tourne à l’angle du refuge elle apparaît et ses couleurs surgissent. Elle est là, au fond du glacier d’Argentière, au dessus du refuge, avec le Dolent, le Triolet et d’autres sommets qui siègent immobiles dans la nuit. Je m’installe et prends un instant pour la contempler. Légèrement éloigné du refuge, je décide de l’inclure dans ma photo car elle ne serait rien sans son vaisseau amiral tenu de mains d’anges surplombant le glacier d’Argentière.

Enfin, il est 3h du matin lorsque le premier alpiniste levé allume la lumière du salon, tout s’anime.

C’est un rêve éveillé qui apparaît lorsqu’on se lève et qui se termine quand on se couche…

Canon Eos 7d + 18-55mm f3.5/5.6 IS  /  18mm  /  ISO5000  /  f3.5  /  15s.

 

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